(c) Paul Desveaux
Quatre individus, quatre femmes, quatre âmes paumées. Elles sont comme dans un manège, une machine infernale, une boîte de Pandore enfin ouverte. Nos quatre créatures montent le temps, le démontent et le remontent. Elles disent tout ce qu’elles pensent. Les non-dits des placards et des tiroirs. Tout ce qui passe par la caboche.
Qui sont-elles ? Ou plutôt qui sommes-nous ? Tout se joue de l’extraordinaire dans l’ordinaire (ou est-ce l’ordinaire dans
l’extraordinaire ?). On passe de la simplicité à la démesure en un battement de cil. Tout ça avec la soif, la faim de vivre ! Dans un burlesque, un ridicule de poésie. On touche à tout, on explore tout, dans un rythme effréné, hors d’haleine.
Là où le dos perd son nom est une écriture collective. Nous allons créer toutes les quatre une Chose, une forme qui deviendra notre monstre, notre univers commun. L’écriture collective ouvre un champ des possibles grâce au groupe. J’avais envie pour ma première mise en scène, création de projet, de partir de la vraie page blanche, de démarrer avec le néant. Pour voir où cela nous mène, nous attire, qu’est-ce qui sort de nous, jeunes actrices-créatrices.
J’ai un intérêt pour toutes ces femmes qui ont souvent les seconds rôles, les épouses, les mères, les putains… Et si on faisait un spectacle sur elles et elles seules, et si elles avaient le premier rôle, l’unique rôle ; sans personne autour, on leur donne la parole. Quels sont leurs secrets ? Ces Femmes au foyers, Femmes des campagnes, des petites villes, des petites vies, nos grands-mères, nos mères… Elles qui tiennent tout pour que ça marche. Qui tiennent le fil des vies.
Mélisende Marchand