(c) Paul Desveaux
C’est l’histoire d’une mémé, d’une mémé tout à fait ordinaire, celle qui a un napperon sous son pot de fleur au centre de la table, celle qui fait ses propres confitures, qui a toujours son lit de fait. C’est l’histoire d’une mémé comme on en voit tant, mais cette mémé-ci, elle a un secret, ou plutôt un rêve… de voyager sur la lune. Ah, mais peut-être pas aujourd’hui, ce sera demain, et en fait pas non plus demain, mais un jour ! Les jours passent, se mélangent, Mémé continue les obligations dans la maison. Éplucher les pommes, faire le ménage, croiser la voisine, la télé. Les souvenirs se mêlent au quotidien. La Lune l’appelle, il ne reste plus beaucoup de temps…
Le point de départ de l’écriture collective était les non-dits. Les non-dits des placards et des tiroirs. Les secrets.
Comment parler de ce que l’on n’arrive pas à dire, même à nous-même ? Tout ce que l’on a pas dit parce que on ne l’a pas osé (la censure, le consentement ou tout simplement les actes manqués). Mais aussi tout ce que l’on pense et que l’on ne dit toujours pas. Nous avons fini par parler de nos familles, de nos mères, des histoires qu’on entend depuis l’enfance. Des secrets familiaux. C’est là que notre Mémé est née.
De plus, j’ai un intérêt pour toutes ces femmes représentées dans les pièces, les épouses, les mères. Ces femmes au foyer, femmes des campagnes, des petites villes, des petites vies… Elles, qui tiennent tout pour que ça marche. Qui tiennent le fil des vies.
Je souhaite jouer avec l’extraordinaire dans l’ordinaire. Dans un burlesque, un ridicule de poésie. Passer du « réalisme » au rêve, au surréalisme. Avec un univers cartoon, comme une bande dessinée ; la Lune fait des apparitions, les Narratrices tentent de raconter cette histoire où les journées se répètent inlassablement…
Va t-on arriver à sortir de la maison de Mémé ?
Mélisende Marchand