(c) Paul Desveaux
Un lac. Un soleil éclatant. Des vies étouffantes. Noam passe ses journées entières près d’un lac, pour rêvasser, s’imaginer une vie qu’il n’aura jamais. Pendant ce temps, sa soeur aînée Alma s’occupe du foyer. Elle joue le rôle de la mère, de la confidente, de la nourrice. Alma reste seule dans la maison pour vivre une vie qu’elle n’a pas choisie. Leur quotidien est bousculé par le retour de Louis, le fils aîné d’un riche commerçant. Il revient de « là-bas », un monde de bruit et de fureur où se battent les hommes. Son retour entraîne chacun de ces êtres à reconsidérer sa vie et choisir de la fuir ou de la subir.
Poème en plusieurs chants, Par les routes évoque en premier lieu le désir amoureux qui amène à se questionner sur tous les troubles qui en résultent. J’ai voulu par ce texte, évoquer ma propre histoire, ma propre traversée de l’adolescence, des tiraillements dont je fus tourmenté lorsque j’ai compris que j’étais homosexuel. C’est donc avant tout une pièce sur la sexualité, l’identité sexuelle et sa quête longue et souvent douloureuse. Noam est le héros de cette quête. Il est à un moment de sa vie où tout semble basculer. Plus rien ne sera comme avant. Son destin est en marche et rien ne pourra changer les choses. C’est une figure mythique, car il est bien question de mythologie. Cette histoire est hors du temps, au-delà du réel et de nos frontières. Par les routes est un mythe tragique, où chacun des personnages est confronté à son destin et à la fatalité qui en découle.
Avons-nous le choix ? Telle est la question qui rythme cette traversée où des questions comme la condition des femmes, le patriarcat ou la guerre ne trouvent pas de réponses. Cette histoire est-elle réelle ? Peut-être pas. Mais les figures qui la composent, semblent vivre en chacun.e de nous, quelque part dans notre espace mental et physique.
Fabien Chapeira