(c) Paul Desveaux
Après le succès de l’Expérience #1 – En répétition de Samuel Gallet, j’ai confié l’Expérience #2 à l’autrice Pauline Sales. Au-delà de commander un texte à un.e auteur.rice contemporain.e, il s’agit chaque saison de se confronter à un sujet de notre temps.
Au cours de ces dernières années, nous avons tou.te.s pu voir combien notre jeunesse a changé de regard et de positionnement sur notre monde. Que cela soit au sein des mouvements écologistes, à l’extrême gauche des partis politiques, dans les grands écoles telles que Sciences Po ou HEC, mais aussi dans des mouvements identitaires. Pour ma part, j’ai été marqué par les histoires de Julien Coupat, Yildune Lévy et Mathieu Burnel quand iels se sont installé.e.s à Tarnac sur le plateau de Millevaches pour reprendre l’épicerie du village et qu’iels ont été accusé.e.s à tort d’actes terroristes. Iels ont sans doute produit des écrits révolutionnaires ; mais est-ce que cela vaut le qualificatif de « terrorisme » ? Ou encore la tragédie de Rémi Fraisse au cours de la manifestation contre le barrage de Sivens où ce jeune manifestant a perdu la vie.
Il y a aujourd’hui une conscience politique, écologique et sociale d’une frange de la jeunesse qui mérite qu’on s’y intéresse au travers de nos récits théâtraux. Et ces groupes sont issus d’une histoire bien plus longue qui, sans les qualifier d’anarchistes, remonte aux racines de ce mouvement. On raconte même qu’au XIXe siècle des jeunes gens se sont enfuis dans les forêts de Bohême pour créer des communautés libres loin d’une société allemande trop étouffante. Notre histoire sera donc une fiction inspirée de toutes ces communautés, de tous ces mouvements.
Jacques Chirac disait « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Peut-être que ces jeunes gens regardent notre maison les yeux grands ouverts.
Paul Desveaux