(c) Paul Desveaux
En tant qu’auteur je renouvelle à chaque texte la surprise d’une découverte : que ce que j’écris n’est pas fait des choses que je dis mais des choses que j’entends, d’autres, vivants ou morts, en moi, ailleurs, ici ou là. Des choses aussi que je me dis ou se disent simplement quand j’écris. Des choses aussi qui ne peuvent ni se dire ni s’entendre, simplement s’écrire. Comme si écrire utilisait ma bouche sur la page pour dire l’oreille où résonne le timbre d’un autre, que je traduis en mots dans ma langue et signe de mon nom. Cette surprise du texte comme tympan j’aimerais la partager à l’endroit de l’interprétation.
Il s’agira lors de ce stage d’écrire les un.e.s pour les autres. Écrire pour des acteurs et des actrices, singulièrement. À leur adresse. C’est à dire depuis ce qu’elles/ils appellent ou soulèvent en nous et que nous destinons à la scène. C’est à dire aussi depuis ce qu’il nous faut inventer pour les approcher, les voir, les imaginer, les rencontrer, les sentir, les entendre. Et ainsi se confronter, par la scène active de l’écriture, aux motifs singuliers qui agissent nos sensibilités d’interprètes. De manière à les travailler comme une dramaturgie.
Le stage se déroulera en deux séquences. Une première dédiée à l’écriture. Une seconde à la mise en jeu. L’idée est la suivante : chaque apprenti.e écrira un texte à l’adresse de trois autres apprenti.e.s. Ce texte sera ensuite mis en jeu par un.e autre apprenti.e avec les interprètes.
Charly Breton