(c) Miliana Bidault
» Je me révolte, donc nous sommes. » écrit Camus dans L’Homme révolté.
En ces temps si chamboulés d’arbitraire, nous proposons d’embrasser le motif de la révolte, des luttes et des soulèvements pour mieux questionner l’art et la place de l’artiste dans une société.
Nous-mêmes, Charlotte Lagrange, autrice metteuse en scène, Grégory Fernandes, acteur et metteur en scène et Aurélie Van Den Daele, metteuse en scène nous interrogeons ces frictions/contradictions que sont nos disciplines dans ce système ultralibéraliste.
A travers des œuvres archaïques et contemporaines, nous vous proposons une traversée dans les origines et les mécanismes des dominations, luttes et utopies.
Pour le 1er jour que nous menons tous les trois, nous demandons aux apprenti.e.s d’aborder leur définition intime du soulèvement / révolte par le biais d’une proposition scénique (monologue, chant, performance..) qui s’intègrent à une forme de training pour mutuellement nous connaitre. Nous demandons donc aux apprenti.e.s d’amener un texte -littéraire, chanson ou une séquence vidéo… – que vous devez assembler à une proposition scénique.
Puis il y aura une semaine avec chaque intervenant.e avant de nous retrouver la dernière semaine toutes et tous ensemble.
La 1ère semaine, Charlotte Lagrange propose de plonger dans le texte Les Petits Pouvoirs. Les apprenti.e.s doivent choisir un personnage de la pièce, ou évoqué par la pièce, pour préparer une improvisation solitaire où ce personnage sera présenté à la première personne. L’idée est d’imaginer davantage que ce que raconte la pièce, de s’en emparer dans un exercice proche du « monologue intérieur » en nourrissant la lecture de la pièce d’éléments nouveaux.
La 2ème semaine, Aurélie Van Den Daele propose de travailler scéniquement les liens entre mémoire et révolte. Quels sont les lieux qui permettent cette mémoire de la révolte ? ZAD, manifestation, radio pirate, cellule de résistance…Comment notre cerveau active les mécanismes du courage ? A travers des séquences de plusieurs œuvres comme De la démocratie en pandémie de Barbara Stiegler, des reportages photos et articles de presse sur les grèves et les lieux de construction d’utopies (hérisson, Le Living Theater…), des matières documentaires sur les grands mouvements écologistes d’occupation des arbres anciens, nous chercherons où et comment le théâtre émerge dans ses questions. Je demanderai aux apprenti.e.s de choisir une photo de révolte en pensant à une écriture scénique en lien avec cette photo : un avant photo, un après, un récit qui part de cette photo…
La 3ème semaine, Grégory Fernandes propose de travailler le mythe de la caverne que Platon décrit dans La République comme point de départ. Nous tenterons d’interroger la notion de justice dans nos sociétés contemporaines, rapport entre illusion et monde réel, ignorance / désinformation et voie de la connaissance.
Charlotte Lagrange, Grégory Fernandes et Aurélie Van Den Daele