Stage clown dedans / clown dehors


(c) Paul Desveaux

1/ Première phase : Les bases du jeu clownesque
L’objectif de cette première partie est de développer les qualités comiques des apprenti.e.s grâce à un travail physique et émotionnel.
Grâce à différents exercices et expériences scéniques, chacun.e va explorer sa nature clownesque. Le travail des bases du clown est centré plus spécifiquement sur le corps, les émotions, la présence, le rythme et l’écoute (de soi, de l’autre et du public). Il s’agit aussi de découvrir le rapport singulier du clown au public.

Cette première période sera articulée autour :
– d‘échauffements corporels et vocaux pour basculer de la vie quotidienne à la vie du clown où le jeu, l’imaginaire et les émotions sont au cœur du programme
– des jeux collectifs pour saisir l’instant présent, éveiller la conscience du corps, de l’espace, des autres, développer l’écoute, sortir du quotidien et affiner sa présence scénique
– des exercices dirigés où chacun.e sera amené.e à explorer sa corporalité comique ainsi que son propre imaginaire clownesque. Vivre la rencontre avec des partenaires différent.e.s et explorer les dynamiques du duo, du trio, du collectif.
– des improvisations : la mise en place de situations claires et précises nous aidera à établir un prétexte de jeu pour découvrir plus concrètement le lien direct avec le public, caractéristique particulière du travail du clown.

2/ Deuxième phase : Approfondissement des bases et écriture
Il s’agira de prendre la suite du travail mené par Maïa Berling ; un mixte entre continuité et rupture avec le même objectif : mettre à jour sa fantaisie… tout en travaillant. Être disponible tout en étant bousculé.
La mise en nez et le maquillage feront partie du travail de cette deuxième étape.
Cette seconde période s’articulera en trois axes
– Improvisation en groupe, en duo et solo.
– Approfondissement du travail spécifique au clown (marche, corps, voix, regard, place du public, maquillage).
– Écriture plateau de petites phrases gestuelles, le clown s’y invitera.
Nous mettrons l’accent sur la présence, sur l’écoute sur le fait de se surprendre, d’oser encore plus pour accompagner son clown dans l’infiniment petit comme dans le plus extraverti. Nous chaufferons le physique et l’imaginaire en improvisant. Nous ouvrirons le regard pour que l’autre s’y perde. Nous pleurerons un peu et rirons beaucoup.

3/ La rencontre des deux écoles les 8, 9 et 10 février 2024
Il s’agira de faire se rencontrer les apprenti.e.s de L’ESCA et les étudiant.e.s du Samovar dans une continuité du travail. Franck Dinet, assisté de Yumi Fujitani, mèneront cette expérience.

Biographies des intervenant.e.s
Maïa Berling
Après avoir étudié la philosophie et suivi des ateliers d’écriture à Istanbul et Montréal, Maïa intègre, en 2010, la formation du Samovar où elle fait évoluer sa nature clownesque. Depuis, elle participe à des projets en tant qu’artiste, autrice, interprète et/ou metteuse en scène : La Débordante (solo – année de création du Samovar), Décroche de la compagnie Augmented Magic (Cirque Electrique), CHC du Collectif Pezcorp (Bruxelles), Parcours vers B une performance avec Valentine
Siboni (Festival INACT), des créations de la Compagnie Tamérantong !, de la Bad’j, des Soeurs Lampions, Royaume et RandÔ de la Compagnie CetC ou encore Miranda Circus de la Compagnie Susanna Martini.
Depuis 2015, elle dirige la compagnie Désordinaire dont le deuxième spectacle est une création collective, Comment te dire, co-écrite et co-mise en scène avec Alexandre Pavlata (Compagnie N°8). En 2021, elle crée et joue dans Grosse niaque un solo co-écrit et co-mis en scène avec Jean-Luc Vincent et Carole Fages, actuellement en tournée.
En lien avec sa pratique artistique, Maïa donne depuis 2011 des ateliers et des stages à des enfants, des adolescent.e.s et des adultes. Elle développe une pédagogie axée principalement autour de l’écoute, des émotions et de leur lien avec le corps du clown.

Franck Dinet
Clown, comédien, metteur en scène, fondateur et directeur du Samovar. Formé en premier lieu au Conservatoire Régional de Paris en contrebasse et en clarinette, puis à l’école Jacques Lecoq. Il est comédien avec Alain Béhar, joue Pozzo avec René Chéneau. Avec le théâtre du Lierre, il joue dans Les Troyennes, Thieste et le Rire du Cyclone, ce spectacle lui donne le virus du clown. Il continue ses explorations avec André Riot-Sarcey, Alain Gautré, François Cervantes et Michel Dallaire. Avec son clown, il revient à la musique et se met au fil souple. Il créé plusieurs solos de clown, joue dans Six Clowns un fil et dans Noces de Papillons avec Madame Françoise. Il enseigne et met en scène une grande partie des cabarets de l’école du Samovar.

Yumi Fujitani
Multi performeuse, danseuse butô, comédienne et pédagogue, Yumi Fujitani est née à Kobe au Japon en 1962. Son premier spectacle en France est celui de Kô Murobushi et Carlotta Ikeda Himé en 1985. Elle est l’une des premières danseuses dans la compagnie Ariadone jusqu’au 1995. De 1985 à 1995, elle effectue une longue tournée en Europe. Les années 80 marquent l’âge d’or du Butô en Europe qui se développe et quitte progressivement son image de « danse des ténèbres ». Yumi s’installe à Paris et découvre l’art clownesque en 1996 au théâtre le Puzzle à Paris. Au même temps, elle a commencé à travailler avec Patrick de Valette. Elle rencontre le Samovar en 2000, et travaille avec Franck Dinet, Roseline Guinet, Tom Roos, Eric Belouet, Carina Bonan, Gabriel Charme et les Chichecapon. Elle développe autour de cet art une réflexion personnelle et une approche singulière. Elle expérimente différentes formes d’expressions corporelles physiologiques, à travers la voix, l’art du clown. Actuellement, elle danse, joue, crée et dirige artistiquement en privilégiant la relation avec les acteurs et les clowns, elle élargit sa création vers d’autres domaines, tels que le cirque, le masque, la marionnette, la lecture et la création plastique. Elle donne également des cours, des stages, des training spécifiques et adaptés, « entrainement au processus créatif », autour de l’énigmatique, la métamorphose et la créature. Son regard et son écoute volontairement minimaliste, l’absurdité, la question existentielle et l’esprit de fantaisie conduisent à sa création.

du 9 janvier au 10 février 2024

Stage dirigé par Maïa Berling, Franck Dinet et Yumi Fujitani