(c) Paul Desveaux
Quand j’ai commencé à écrire, mon rêve penchait du côté du roman. Ma première pièce de théâtre était en dialogues, certes, mais les personnages ne savaient pas dire moins de dix à douze phrases à la suite et ils n’étaient pas très modifiés ni attentifs à ce qu’on leur répondait. Ensuite je me suis mise aux monologues, inspirée par Minyana.
Et peu à peu, comme on entre dans une eau un peu fraîche, j’ai inséré du dialogue dans mes pièces. Aujourd’hui, c’est le nerf de mon écriture, le muscle, le cœur, la chair, bref, vous avez compris. C’est ce que je viens chercher au théâtre, c’est ce que je viens y voir, l’impact des mots que l’on reçoit, l’impact de ceux que l’on ne dit pas, comment une dispute libère, comment une plaisanterie sidère, comment une discussion dérape. Le dialogue est intimement lié à la situation et a déjà à voir avec le jeu.
Explorations prévues
– l’intimité : famille, couple (les proches)
– le monde professionnel (les enjeux)
– l’altérité / l’inconnu (la rencontre)
Dans ces trois domaines, comment dialogue-t-on, quelles situations, quels mots, quelles formulations ? Comment trouver la langue des rapports de pouvoir, de la discrimination, de la tendresse, de la rencontre ?
Et j’espère bien que nous aurons beaucoup appris ensemble, à la fin de ce stage, sur le SILENCE qui rythme le dialogue comme il fait surgir la musique.
Des idées j’en ai. Des impatiences, aussi. Des certitudes, pas beaucoup : seulement une, celle d’entendre bruisser dans vos textes ce qui dialogue entre nous, en chacun de nous.
Agnès Marietta