(c) Miliana Bidault
Dans cet atelier nous commencerons par nous interroger sur la langue : l’artificialité, la rigueur, la pureté de l’alexandrin. Nous aborderons donc les aspects techniques, le rapport à la respiration et nous tenterons de voir comment le respect rigoureux de la forme peut amener à la profondeur de l’émotion.
Il s’agit donc de ne pas se laisser emporter par la plainte, par une sentimentalité première, mais d’aller plus loin dans l’investigation pour dessiner les axes principaux des personnages et creuser un des thèmes fondamentaux chez Racine : la démesure amoureuse.
Pour ce faire, nous partirons d’un travail à la table qui nous permettra d’entendre le texte, sa musicalité, sa structure. Dans ce travail nous éviterons de « jouer » pour au contraire laisser le texte se déployer dans l’âpreté de la « lecture », et ne pas l’enfermer dans une interprétation trop rapide qui risquerait de déterminer ensuite tout le reste du processus.
Nous lirons aussi des passages du livre de Roland Barthes : Fragments d’un discours amoureux. Cet essai sur le sujet amoureux accompagnera en filigrane tout le travail.
Nous passerons ensuite au plateau. Nous commencerons toutes les séances par un travail sur le corps. Nous tenterons de lier ce training à la question du personnage Racinien. Nous chercherons la plus grande liberté dans ces exercices physiques pour ensuite, dans un processus de soustraction, n’en garder que l’essence (l’incandescence) quand nous travaillerons les scènes.
Je souhaiterais travailler principalement Andromaque et Bérénice (c’est intéressant de voir se déployer plusieurs scènes d’une même pièce, voire un acte entier). Nous pourrons aborder Phèdre également, mais dans un deuxième temps
Jean-René Lemoine